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Je pique, mais ne mords pas
1 avril 2012

Travailler plus ou la mentalité française

 

Je ne vous l'ai jamais dit, mais je travaille pour une société étrangère. Une société humaine, qui respecte ses employés, les traite à leur juste valeur, comme des humains et pas comme des robots. Une société où il fait bon travailler, où l'on se sent compris, soutenus. Bref, le rêve. Sauf que ça ne devrait pas être le rêve - ça devrait être la norme.

Dans ma boite, il y a des horaires. Et on ne va jamais regarder quelqu'un de travers parce qu'il sera parti dès que l'horaire est passé. Jamais. On reste si vraiment on a du travail qu'on souhaite finir dans la journée, mais sinon on court chez soit, on se dépêche de chercher ses enfants à l'école, de profiter d'eux, de jouer avec eux. Respect de la personne, respect de sa vie de famille. Confiance dans le travail aussi.

En France, tout est différent.

En France, on peut vous coller des réunions à 18h30, juste par le bon-vouloir du chef. En France, on arrive avant le chef et on repart après le chef. Il est inimaginable pour n'importe quel employé (cadre à fortiori) d'imaginer quitter son bureau avant que le chef ne soit parti. Le chef bosse jusqu'à 20h? C'est pas grave ! Je vais bien trouver de quoi m'occuper, faire semblant de bosser jusqu'à 20h01 !

En France, on croit que parce que quelqu'un quitte le boulot tard le soir, c'est un bourreau de travail, une personne méritante, un bon élément.

Alors certes, il y en a qui effectivement ont une charge de travail énorme, qui ne peuvent faire autrement que de quitter leur boulot à une heure indue tous les soirs pour arriver à avancer dans leur travail.

Mais il y a aussi une partie de ces personnes qui font ça pour se faire bien voir - qui pensent que de partir après le chef, ça rapporte des points.

Aujourd'hui, on demande à mon homme de faire partie de ces gens là et ça me débecte. Récemment, à l'occasion de son entretien individuel, on a signifié à mon chéri qu'on était très heureux de son travail, mais que le seul bémol était qu'il quittait son poste de responsable trop tôt chaque soir et qu'il serait bien qu'il reste plus longtemps au travail. On reproche donc à mon homme ses 8h30 de travail journalier : insuffisant. Il n'est pas normal pour un responsable de partir aussi tôt que 17h30, quand bien même son travail serait terminé. Un chef, ça reste tard le soir, un point c'est tout. Peu importe si sa femme a un boulot aussi, si elle est en déplacement la moitié du temps; Peu importe si ça veut dire aller chercher la Belette tard chez sa nounou -et payer plus cher la nounou au passage. Peu importe si ces heures passées en plus au travail sont totalement inutiles (et en plus non payées), mais pourtant indispensables pour recréer un "équilibre".

Peu importe la personne et son travail accompli.

Seules les apparences comptent. Ne jamais partir le premier.... jamais.

Ca me débecte.

 

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